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The Hollywood Reporter – Actresses Roundtable 2018


Jennifer Lawrence a quelques conseils à donner à la New Yorkaise Mary J Blige pour s’acclimater à la vie de Los Angeles. « Deviens juste amie avec tes voisins, comme je l’ai fait » dit Lawrence, 27 ans, à Blige, 46 ans, avant le début du traditionnel Actresses Roundtable de The Hollywood Reporter, se tenant le 11 Novembre au Line 204 Studios à Hollywood. Les stars de ‘Mother!’ et ‘Mudbound’ se rencontraient pour la première fois, mais Lawrence était déjà une bonne amie de sa camarade Oscarisée Emma Stone, 29 ans. Et trois des participantes – Stone (Battle of the Sexes), Jessica Chastain (Molly’s Game), 40 ans ; et Allison Janney (I, Tonya), 57 ans – avaient travaillé ensemble dans ‘The Help’ en 2011. Et toutes semblaient profondément fascinées par le lourd accent Irlandais de Saoirse Ronan (Lady Bird), 23 ans, tellement même que presque chacune essaye sa propre imitation de Ronan avant que la conversation d’une heure soit terminée. Bien sûr, l’entretient ne s’est pas fait que dans les rires, surtout cette année avec l’horreur du harcèlement sexuel en gros titre. Les actrices ont exprimé de fortes opinions sur le sujet, qui se sont rapidement enchainé avec un franc débat sur comment le sexisme et le harcèlement sont reliés aux inégalités salariales à Hollywood. Déprimant ? Oui, mais en portant attention à ce sujet, Janney note, « C’est excitant de penser que notre culture est en train de changer. »

Allons-y franco. Tous les gros titres d’Hollywood ont été tournés sur les cas présumés de harcèlements sexuels. Certaines personnes croient que l’industrie du divertissement ne sera plus jamais la même.

Jessica Chastain – J’espère que l’industrie du divertissement ne sera plus jamais la même. Si vous regarder Louis B Mayer et Fatty Arbuckle et Jack Warner, si vous lisez le livre de Shirley Temple, vous découvrez ce qui lui est arrivé quand elle était enfant. Il y a un passé d’abus sur les femmes dans notre industrie, et ça n’a jamais été adressé. Je suis dévastée par toutes ces histoires qui sont sorties parce que c’est déchirant, mais dans le même temps j’ai de l’espoir parce que nous ne l’ignorons plus.

Jennifer Lawrence – Le grand malentendu, cependant, est que cela se passe que dans l’industrie du cinéma. Encore une fois, cette industrie est le miroir de ce que vous pouvez trouver aussi dans les métiers du monde entier. Si une employée d’avion dénonce un pilote, ça ne finit pas dans les news parce que personne ne le sait. Ça ne veut pas dire qu’il y a moins d’abus sexuels qui se passent dans les autres endroits du monde, ou dans les autres lieux de travail. Mais heureusement, nous commençons maintenant à en parler.

Emma Stone – Il y a vraiment un super article écrit par Brit Marling qui disait essentiellement que si les femmes avaient un salaire égal dans chaque industrie, cela ne se produirait pas. Les femmes ont dû faire avec toutes ces règles pendant tellement longtemps juste pour avoir un travail, et si ces choses se produisaient ou venaient à se savoir, elles risquaient plus de se faire virer ou congédier qu’un homme de trouvant dans une position supérieure. C’est donc une grande discussion pour notre industrie, mais j’aimerais espérer que c’est pour nous un tournant pour parler d’égalité salariale pour un même travail pour les femmes de toutes les industries.

Ces histoires vous ont-elles permises de regarder votre carrière avec un regard différent ou de ré-évaluer certaines interactions que vous avez eues ?

Allison Janney – J’ai été très chanceuse de n’avoir connue aucune forme de harcèlement, et la seule raison qui me fait penser ça est que ma carrière n’a pas débuté avant mes 38 ans. J’étais toujours méfiante des casting couch – je pensais que c’était quelque chose que les femmes devaient forcément vivre en grandissant dans le business. Mais c’est excitant de penser à un avenir où les enfants ne sauront plus ce que c’est, que ce sera du passé, et qu’il n’y aura plus d’abus de pouvoir. C’est excitant de penser que notre culture est en train de changer.

Saoirse Ronan – J’ai été très chanceuse d’avoir été protégée de tout ça. Je n’ai jamais été vraiment exposée à ce qui se passait dans les soirées, je n’ai jamais été laissée seule avec quiconque ; ma mère et mon père étaient toujours dans le coin. Le plus décevant dans tout ça c’est que tout le monde [les journalistes et autres à Hollywood] savait tout sur ces hommes et ces femmes ces dernières années, mais ils n’ont rien fait. C’était caché sous les tapis.

Est-ce que la culture du pouvoir et de l’abus peut changer ?

Lawrence – A la fin je l’espère. Je pense que ça va prendre du temps. C’est profondément ancré, malheureusement. C’est comme si cette démonstration sociale fait partie en quelque sorte de votre masculinité.

Chastain – Chaque fois qu’une partie de la population prendra en charge la manière de vivre des autres, il y aura de l’abus de pouvoir. [A Blige] Je suis curieuse de savoir ton point de vue sur le fait d’avoir été dans la musique, et d’être maintenant dans le cinéma, et ce que tu y vois.

Mary J Blige – Eh bien, dans l’industrie de la musique, je n’ai jamais eu ce problème. J’étais toujours comme le garçon manqué, et je faisais partie de la bande. Je me sens attristée pour ces femmes, mais je suis heureuse qu’elles soient libres parce qu’elles ont eu à garder ces secrets pendant des années. Et je crois que les choses vont changer parce que ça entraine les autres femmes à dire « Moi aussi ! », « Moi aussi ! », « Moi aussi ! » – et ça se produit tous les jours parce que les gens en ont marre de continuer à vivre avec ce secret qui les emprisonne. Les femmes traversent ça depuis qu’elles sont enfant. Quand j’étais petite, j’ai grandie avec ça jusqu’à l’âge adulte. Quand j’ai été dans l’industrie de la musique, je n’ai jamais eu à le vivre parce que je l’avais déjà tellement vécu avant.

Chastain – Mais tu as dit que tu étais un garçon manqué. Crois-tu que tu étais comme ça pour te protéger ?

Blige – Tout à fait. Parce que j’ai traversé tellement de choses en étant enfant et adolescente. Je me contentais de porter des baggies en jean et des Timberlands et des casquettes à l’envers. Ça m’a pris beaucoup de temps pour juste porter du maquillage et des vêtements plus serrés parce que j’avais tellement subi. Et je dois encore me battre contre ces secrets. Donc heureusement ces femmes sont libres, parce que ça fait mal.

Stone – Je suis quelqu’un qui garde beaucoup et je suis très nerveuse de parler. Nous devons reconnaître qu’il y a encore tellement de femmes qui n’ont pas encore raconté leur histoire, qui ne se sentent pas assez à l’aise pour partager. Je suis tellement compatissante envers celles qui se lèvent encore aujourd’hui le matin et qui vont travailler avec leur abuseur ou envers celles qui ont été abusées dans leur passé et qui ne sont pas prêtes à dire quoi que ce soit. Et mettre cette pression sur les femmes pour tout raconter, vous savez quand on leur dit ‘Si vous ne le dites pas maintenant, vous êtes complice de ce mal qui se produit’ ce n’est pas juste.

Blidge – Beaucoup de gens ne sont pas prêts. Quand vous êtes jeune et que vous voulez devenir artiste et actrice, il y a des gens qui vous menacent de faire certaines choses. Et parfois vous expérimentez un harcèlement sexuel, mais vous ne savez pas que c’en est un.

Lawrence – Oui parfois – Il m’est arrivé cela : J’avais enfin pris la décision de me défendre, et puis alors que je me rendais aux toilettes au travail un des producteurs m’a arrêté et m’a dit ‘Tu sais, on peut t’entendre sur le microphone, tu as été vraiment grossière’. Ce qui était faux, mais en gros mon travail était menacé parce que le réalisateur m’avait dit quelque chose de déconnant et que je lui avais répondu ‘Tu es malade, tu ne peux pas me parler comme ça’ ; et puis j’ai été punie, et j’ai eu peur de ne pas être de nouveau engagée.

Stone – Oui, tu étais ‘difficile’.

Lawrence – Oui, on disait de moi que j’étais difficile et un cauchemar. Je pense que beaucoup de personnes ne se prononcent pas parce qu’elles ont peur de ne plus pouvoir travailler de nouveau. Nous devrions avoir la possibilité de dire ‘C’est mal’ et que l’on fasse autre chose plutôt que de nous dire ‘Oh, c’est mal ? Tu es virée.’

Emma, votre film parle du combat d’une femme pour l’égalité et pour être prise au sérieux. Qu’est-ce qui dans le climat politique d’aujourd’hui vous a aidé à préparer le rôle ?

Stone – Nous avons tourné ‘Battle of the Sexes’ au printemps 2016, donc concernant notre climat politique, il y avait encore beaucoup d’espoir. C’était fascinant parce que le film raconte un événement historique, qui s’est passé en 1973, et là nous sommes 44 ans plus tard et les faits pertinents du film sont difficiles à retrouver. Il y a eu de grandes avancées – les femmes peuvent avoir leur propre carte de crédit sans l’autorisation d’un homme, ce qui n’était pas le cas en 1973. Donc nous pouvons avoir maintenant nos propres cartes de crédit maintenant, ce qui est génial, et nous sommes très, très reconnaissantes. (Rires.)

Lawrence – C’est suffisant.

Stone – C’est suffisant. Nous allons bien. (Rires) Mais il y a un long chemin à parcourir. Nous sommes toujours payées moins que les hommes dans toutes les entreprises.

Même avant le climat actuel, il y a eu beaucoup de révélations sur l’égalité des salaires avec le piratage de Sony – est-ce quelque chose que vous considérez avant d’accepter un rôle ?

Chastain – Tout à fait. La majorité des problèmes d’égalités salariales, mais aussi des problèmes d’engager des femmes scénaristes et réalisatrices sur des projets, vient au niveau des agences. Je possède maintenant une société de production, et je demande à mes agents ‘Les gars pouvez-vous m’envoyer une liste de scénaristes ?’ Tous sont des hommes. Je réalise qu’ils vont soumettre les scénaristes qui ont la côte la plus élevée car une ont une côte au pourcentage. Ainsi cela nous amène à la question de pourquoi y a-t-il si peu de femmes scénaristes, n’est-ce pas ? Mais avec les acteurs, je ne comprends pas – si vous avez une agence très reconnue et qu’ils savent ce que tout le monde fait sur le film – comment un agent peut être d’accord avec le fait que vous gagnez le tiers du salaire de votre co-star. Après ‘Zero Dark Thirty’, on m’a envoyé beaucoup de scénarios où il y avait une femme protagoniste, et ils ne voulaient pas faire mes négociations tant qu’ils ne savaient pas qui serait l’acteur masculin parce qu’ils devaient d’abord engager les négociations avec lui puis voir ce qu’il restait.

Tout le monde – Ouh.

Ronan – Quoi ?

Chastain – Oui. Et j’ai décidé de quitter le projet. Donc à partir de maintenant, si quelqu’un a quelque chose à me proposer, super, faisons mes négociations maintenant. Mais aussi, si quelqu’un vient tourner pendant trois semaines sur un tournage de deux mois, il ne sera pas payé plus que moi.

Lawrence – C’est plus simple pour moi maintenant d’être payé équitablement. La raison pour laquelle j’en parle librement [après que le piratage de Sony ait révélé qu’elle était moins payé que ses co-stars de ‘American Hustle’] est vraiment que – nous sommes dans cette industrie, tout le monde nous regarde, et si nous traversons cela, toutes les femmes dans le monde le traversent aussi. Mais le vrai problème est la normalisation. C’est la raison pour laquelle vos agents ne réfléchissent pas une seconde de plus sur le fait de vous payer le tiers des chèques de vos co-stars, parce que ça a été normalisé pendant tellement longtemps.

Janney – Je travaille dans une série télé [‘Mom’ sur CBS], deux femmes en sont les personnages principales, et nous nous disions ‘Mince, nous ne savons pas de combien nous ne sommes pas payées ! »

Jessica, vous venez de travailler avec Aaron Sorkin dans ‘Molly’s Game’, et il a été critiqué dans le passé sur certains de ses personnages féminins – sur le fait qu’elles ne contrôlent pas leur propre destin. Mais le personnage d’Allison dans ‘The West Wing’ de Sorkin était beaucoup plus dans le contrôle, qu’un personnage comme Molly Bloom.

Chastain – Ce dont je suis la plus excitée sur cette première réalisation, est qu’Aaron Sorkin a décidé de raconter une histoire avec un protagoniste féminin. Et il a fait un film sur la figure paternelle sur le plan familial, sur le plan de l’entreprise et du gouvernement et sur ce que la femme doit faire pour essayer de diriger les règles des hommes. Et comment ces règles peuvent changer selon leurs caprices. Il y a des faits actuels qu’il a écrits dans le film. Quand j’ai lu le scénario, j’ai pensé ‘Je n’arrive pas à croire qu’il raconte cette histoire. » Plusieurs fois dans le film des hommes disent à Molly qu’elle ne se représente pas physiquement de la manière appropriée. Son patron lui dit qu’elle a des vêtements affreux, et donc elle achète des vêtements très sexy pour être plus désirable. Puis, plus tard, ses avocats lui disent qu’elle ressemble à une version Cinemax d’elle-même et qu’elle doit changer de vêtements. Il y a tellement de choses dans ce film qui parle de ce que doit faire une femme pour essayer d’avoir un peu de succès, pour trouver une forme de pouvoir sur sa propre vie. Et je suis très impressionnée qu’Aaron Sorkin, qui aurait pu raconter n’importe quelle histoire, ait choisi de raconter celle-ci.

Janney – J’adorerais croire qu’il a fait ça parce qu’il a une fille maintenant.

Chastain – Je pense oui. Mais savez-vous ce qu’il m’a dit l’autre jour quand nous parlions de ce qu’il se passe dans l’industrie ? Il a dit qu’il avait parlé à sa fille, Roxy, et qu’il lui a dit ‘Ecoute, quand tu iras dans le monde du travail, si un gars te touche ou fait quelque chose avec toi, tu peux crier, tu peux te défendre.’ Et elle s’est tourné vers lui et lui a répondu ‘Papa, pourquoi tu m’enseignes comment me défendre au lieu d’enseigner à ces gars comment ne pas être débiles ?’ La responsabilité n’est pas sur les femmes. La société a cette habitude de blâmer les victimes : Vous n’en avez pas parlé assez tôt ou vous ne demandez jamais assez d’argent. Mais la responsabilité est sur les autres, de ne pas abuser de leur pouvoir.

Jennifer, quand vous faites un film comme ‘Mother!’ alors que vous savez qu’il va être critiqué, y a-t-il une discussion sur ça pendant la création ?

Lawrence – Oui. Nous commencions à tourner quelque chose, et nous pensions ‘Eh bien, ça va très bien passer dans le centre des Etats-Unis !’ Nous en riions, mais personne n’avait aucun doute sur ce que nous faisions. Nous avons passé trois mois ensemble dans un entrepôt à Brooklyn pour parler des thèmes du film. Le temps que nous nous mettions à tourner, nous étions tellement surs que même quand le film est sorti et que nous avions un F CinemaScore ou quelque chose comme 63 pourcents de terminé, personne n’était vraiment surpris. Nous nous disions juste ‘Eh bien, oui, nous savions que ce serait comme ça sur le tournage.’ A chaque fois que vous faites un film, vous pensez ‘J’espère que tout le monde va aimer.’ C’est la première fois que je faisais un film où je savais que tout le monde n’allait pas aimer. Je veux dire, les gens le détestent.

Avez-vous généralement raison sur comment vos films vont être reçus ?

Lawrence – Je n’ai pas toujours raison – Je n’ai en fait aucun instinct. Je m’engage juste à l’aveuglette, et quand j’y suis, je me dis ‘Eh bien, qui sait ?’ Quand j’ai vu Winter’s Bone, j’ai pensé ‘Eh bien, je devrais mettre les clefs sous la porte, personne ne va voir ça.’

Chastain – Vraiment ?

Lawrence – C’est tellement compliqué parce que chaque fois que je vois quoi que ce soit pour la première fois, je suis focalisée sur ma peau et mon acné, et je suis dégoutée. (Rires)

Chastain – Tu es folle ?

Lawrence – Je suis la seule ?

Janney – Non, je suis pareille. Pour ‘I, Tonya’, j’ai dû avoir un maquillage vieillissant, et je me suis vue pendant trois heures avec ce maquillage et je me suis dit ‘Oh mon Dieu, c’est fantastique. Je n’ai pas à me préoccuper de les fossettes.’ C’était tellement libérateur d’aller travailler sur un projet où je n’avais pas à me préoccuper de mon apparence. Même en le voyant, je me disais ‘Oh mon Dieu, je peux me regarder parce que je suis si affreuse.’

Stone – Je ris parce que beaucoup d’entre nous à cette table étaient dans ‘The Help’, et Tate Taylor, le réalisateur, m’a fait tellement rire parce que sur le tournage il allait à dire ‘D’accord, pourquoi tu ne fais pas juste ton sourire larmoyant ?’ Et je sais exactement ce que c’est, ça ressemble à ça [elle le mime] avec des larmes. ‘Fais ton sourire larmoyant pour cette scène.’ Je ne l’ai plus jamais fait depuis. Je me suis dit ‘Merde, c’est ma scène de sourire larmoyant !’ Quand je le vois dans un film, je me dis ‘Bon sang, c’est un sourire larmoyant.’ C’est ma mimique.

Chastain – Peut être que c’est parce que je n’aime pas mon apparence dans la vraie vie que quand je joue – quand je regarde Molly, qui ne peut pas être plus différente physiquement de moi, ou Celia de ‘The Help’ ou tous ces personnages – quand je les regarde, ça ne me fait pas penser à regarder ce que je n’aime pas chez moi. Il y a une séparation, et je peux regarder le film et ne pas sentir que c’est moi. En fait, pour ‘Molly’s Game’, un mois avant, Aaron a commencé à dire ‘Je pense que je veux que Molly te ressemble.’ Et je lui ai dit ‘Quoi ?!’ C’était venu de nulle part. Parce que si vous cherchez Molly Bloom sur Google, elle ressemble à une Kardashian.

Lawrence – Relax. [Lawrence est une fan des Kardashian]

Chastain – De la meilleure des manières.

Lawrence – Regarde les.

Chastain – J’ai l’impression que de me voir à l’écran me rend plus vulnérable. La première fois que j’ai vu ‘Zero Dark Thirty’, je me suis dit ‘Oh mon Dieu.’ Là j’ai été troublé de me regarder, parce que c’était moi sans maquillage.

Ronan – Parce que c’est toi.

Chastain – J’ai eu l’impression de me regarder moi-même.

Blidge – Quand j’ai vu ‘Rock of Ages’, je me suis dit, c’est Mary J. Blidge. (Rires) Oh, c’est horrible. Ce n’est pas censé être Mary J. Blidge, c’est censé être le personnage. Et puis j’ai vu ‘Mudbound’ à Sundance, et quand j’ai vu le personnage, quand j’ai vu Florence, j’ai commencé à pleurer parce que ce n’était pas moi. Je me suis dit ‘Qui est-ce ?’ C’était le personnage. Je me suis dit ‘Wow, d’accord, j’ai accomplis quelque chose.’

Chastain – Est-ce que c’était plus facile pour toi de te regarder parce que tu pouvais te voir à l’écran et penser ‘C’est un personnage’ ?

Blidge – A partir de cet instant, j’ai été capable de me regarder – Je me suis assise et j’ai regardé le film en entier. Mais avant que mes scènes arrivent, j’essayais de dire à tout le monde ‘Regarde, ta scène arrive’, ‘Oh, tu étais tellement bien’.

Lawrence – Tu sembles être la personne à côté de laquelle il ne faut pas être à une Avant-Première. (Rires)

Blidge – Tout le monde me dit ‘Tais-toi, tais-toi, tais-toi !’ Quand ma scène est arrivée, j’ai dû regarder, et ce n’était pas moi et j’ai fondu en larmes. Donc oui, c’était cool. Parce que je vois Mary J. Blidge dans tout ce que je fais. Donc j’ai été contente de me débarrasser d’elle. (Rires) Pour ce projet.

Ronan – Au revoir Mary, à plus tard !

Réfléchissez-vous à l’éthique du personnage avant d’accepter un rôle ?

Chastain – Avant de signer, j’ai beaucoup jugé Molly parce que j’avais vu des photos d’elle, et j’étais du genre ‘Hmm.’ Et puis je l’ai rencontrée, et je m’en suis voulu d’avoir cru à l’histoire que les médias m’avaient inculqué. Mais j’ai joué des méchantes, j’ai joué des personnes qui ont tué, et je ne pense pas que vous pouvez les juger. Je me sens juste plus désolée pour ceux qui font des erreurs. J’ai plus d’empathie pour les personnages qui font les mauvaises choses.

Lawrence – Quand je tournais ‘Mother!’ je n’avais jamais joué un personnage dont la personnalité était si différente de la mienne. Je continuais à dire ‘Eh bien, pourquoi fait-elle ou dit-elle ça ?’ Et c’est parce qu’elle n’est pas moi – ce n’est pas de cette manière qu’elle voit les choses. Entre les ‘actions’ et ‘coupé’ et quand je me préparais, quand j’étais elle, je comprenais complètement pourquoi elle pensait de cette manière. Mais ensuite j’étais moi, et je me disais, ‘Quelle idiote.’

Emma, quel est le pire conseil qu’on vous a donné pour votre carrière ?

Lawrence – Quelque chose que j’ai dû probablement dire.

Stone – Quelque chose qu’a dû me dire Jen. Je ne sais pas. Peut-être des conseils que je me suis donné à moi-même.

Lawrence – Elle est tellement dure avec elle-même.

Stone – J’ai tendance à rester emprisonnée dans les erreurs que je fais, et j’ai besoin de certaines voix comme celles de Jen – et je suis très chanceuse, j’ai un super manager et un super agent. Ils ont toujours été encourageants pour que je saisisse ma chance. Et j’ai finis par être plus enthousiaste pour des personnages qui n’étaient pas comme moi ou qui me demandaient d’aller dans des mondes différents. Maintenant que je suis capable de voir à quel point c’est gratifiant de se perdre dans l’expérience de quelqu’un d’autre – de cerner ces personnages qui n’ont rien en commun avec vous et de laisser leurs particularités s’infiltrer dans votre vie – je veux dire, jouer Billie Jean King a réellement changé ma vie. Elle a tellement inspiré mon esprit, c’est incroyablement excitant.

Avez-vous beaucoup communiqué ? Qu’avez-vous appris sur elle pour ensuite l’utiliser dans le film ?

Stone – Très tôt quand nous nous sommes rencontrées, je me suis assise avec elle et sa partenaire, Ilana, et nous avons parlé pendant un long moment. Puis nous avons échangé nos numéros de téléphone et nous avons commencé à parler de certaines choses, et j’ai réalisé qu’elle avait presque 40 ans de réflexions sur ces évènements. J’ai donc très vite réalisé que regarder des vidéos d’elle à cette période, les étudier le plus possible, allait m’être bénéfique d’une différente manière parce qu’elle était au centre de tant de tourmentes et de combats et elle devait encore peindre sur ce visage publique la leader de son industrie.

Vous deviez être convaincue afin de jouer ce rôle ?

Stone – En quelque sorte. Parce que pendant longtemps j’ai joué des versions différentes de moi-même, faisant des sourires larmoyants et tout ça.

Lawrence – Elle est tellement méchante. Tu es si méchante envers ma grande amie Emily [le vrai nom de Stone].

Stone – Mais au fil du temps, c’est devenu incroyablement gratifiant de prendre des risques, d’oser, de ne pas avoir peur de faire des erreurs. En tant que l’enfant la plus anxieuse que vous ne rencontrerez jamais, toute ma vie a été définie par ‘S’il te plait ne te foire pas, je ne peux pas me foirer’. Et c’est en train de changer, ce qui est incroyable.

Y a-t-il quelque chose de mémorable qu’un coach ou un mentor a pu vous dire et que vous gardez avec vous pour chaque performance ?

Blige – Eh bien, mon coach d’acting est un de mes amis. Donc, pour ‘Mudbound’ je traversais l’enfer dans ma vie personnelle et j’accourrais chez elle et me jetais par terre en pleurant. Et elle me disait ‘Voilà ce que tu dois faire’. Elle ne m’a pas cajolé, elle m’a dit ‘Tu prends toute cette merde, et tu le donnes à Florence.’

Janney – Sanford Meisner me disait ‘Ne laisse personne te dire que tu es trop grande pour jouer.’ (Rires)

Stone – C’est comme cette citation de James Dean ‘Comment peux-tu mesurer la comédie avec des pouces ?’ On disait de lui qu’il était trop petit. (Rires)

Chastain – Al Pacino a réalisé mon premier film [‘Salome’ en 2013], et il disait que pour filmer, il fallait que ce soit réel. Donc quelles que soient vos émotions, la caméra est une extension. Elle peut voir plus en-vous que votre partenaire de scène. Ne la regarde pas comme si elle était séparée de vous, mais comme si elle faisait presque partie de votre corps ; elle a un lien direct vers votre âme. Quelles que soient vos émotions, vous pouvez essayer de les cacher, mais la caméra les verra.

Ronan – J’ai tourné un film d’époque récemment [Mary, Queen of Scots], il se déroulait pendant la période du 16e siècle et je tentais de comprendre une certaine scène. La majorité du film est magnifique, dans une vieille langue traditionnelle, ce qui est génial, mais c’était très difficile pour moi d’en atteindre le cœur. J’ai parlé à un des acteurs et il m’a dit ‘Tu sais, ce que tu dois faire est juste de parler comme un humain.’ Et dès qu’il me l’a dit, j’ai pensé ‘Mais oui, c’est finalement ça.’ Quelle que soit la période où vous êtes ou quel que soit le langage que vous utilisez, l’important est de se rappeler que ce personnage est juste un être humain.

Quel acteur, vivant ou mort, auriez-vous rêvé de rencontrer ou de travailler avec ?

Chastain – Gary Oldman et Isabelle Huppert sont mes préférés. Mais Isabelle a joué ma mère dans un film [‘The Disappearance of Eleanor Rigby’ en 2013]. Donc pour sur Gary Oldman. Depuis que je suis petite fille, il est cette personne qui, en regardant performance après performance, ne ressemble pas à lui-même.

Lawrence – On ne le reconnait jamais.

Chastain – Je suis sure qu’il peut descendre dans la rue sans que personne ne le reconnaisse, ce qui est dingue pour moi que des gens puissent ne pas reconnaitre Gary Oldman. C’est un caméléon.

Lawrence – J’ai dit la même chose tout à l’heure, donc j’ai envie de dire que je pense que Jessica me l’a volé.

Chastain – Euh, en 2012, j’ai dit dans une interview qu’il était mon crush cinématographique ! (Rires)

Lawrence – Je vais dire Bill Murray. Mais je déteste répondre à ces questions parce qu’il y en a tellement.

Stone – Si je ne fais pas quelque chose avec Diane Keaton avant la fin des temps, je ne sais pas ce que je ferais. Elle est tout pour moi. Je l’adore, je parle d’elle un peu trop. J’adore aussi absolument Hank Azaria. Il est criminellement méconnu et brillant.

Blige – Frank Sinatra parce que bien sûr il était un super chanteur, mais je ne savais pas également qu’il était si bon acteur. Angela Bassett en est une autre, et elle (elle pointe Janney du doigt) parce qu’elle est juste magnifique dans ‘Juno’. Elle m’a fait rire jusqu’à ce que je pleure.

Je sais qu’il fait chaud sous ces projecteurs – je n’ai plus qu’une seule question.

Lawrence – Les chaises sont aussi très chaudes. Si vous m’invitez de nouveau, donnez-moi une bouée en doughnut pour mes fesses.

Janney – Oh mon dieu, ce serait bien.

Chastain – Mais pas un doughnut pour manger.

Lawrence – Ou les deux.

Y a-t-il une réplique de l’un de vos films, de l’un de vos personnages, qui vous colle à la peau ?

Lawrence – ‘You are not a stand-up guy.’ C’est de ‘Silver Linings Playbook’, et à chaque fois que David [O’Russel, qui a écrit et dirigé le film] m’énerve, je lui dis à chaque fois.

C’est souvent ?

Lawrence – Ça s’est produit hier. (Rires)

Chastain – A chaque fois que quelqu’un me reconnait, on me dit toujours ‘I’m the motherfucker who found this place, sir’ [De ‘Zero Dark Thirty]. C’est cool.

Ronan – ‘Adapt or die, think on your feet – or think on my feet – event when I’m sleeping.’ De ‘Hanna’ [le thriller de 2011]. En gros son père est en train de la créer, et elle a toutes ces perforations dans sa tête pour l’introduire dans ce monde dont elle ne sait rien. Mais c’est une bonne chose à se remémorer, et on peut l’adapter à toutes les situations.

Janney – Il y en a une que j’ai voulu dire dans presque tous les films que j’ai joué, mais je n’ai pu le dire que dans ‘I,Tonya’. ‘Well, my storyline is disapearing. What. The. Fuck ?’

Blige – ‘Love is a kind of survival.’ Florence Jackson.

Stone – ‘Piss off, Quiznos.’ C’est de ‘Easy A’. Je pousse un mec et je dis ‘Piss off, Quiznos.’

Janney – C’est énorme. Je l’ai regardé hier soir.

Lawrence – J’ai auditionné pour ‘Easy A’. Je voulais tellement le rôle.

Stone – Eh bien, devine quoi ? (Rires) Tu ne l’as pas eu. Tu ne l’as pas eu parce que tu crains !

Lawrence – Dehors !

Source : The Hollywood Reporter – December 2017
Traduction : Emma Stone France © Creditez pour tout emprunt. Merci.






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